Un soir d’octobre. Trois enfants courent parce que la police court derrière eux. Ils se réfugient dans un transformateur. Un policier voit, n’alerte pas. Deux enfants meurent. Un survit.

Delta Charlie Delta, c’est une histoire de voix, de corps, absents aux autres, convoqués par les mots. Mettre en scène ce texte c’est travailler la parole, le rythme, les sons, comme si chaque page était une partition ; c’est mettre en résonance ces voix, dans le corps pour en faire l’espace de la représentation.

C’est aussi une histoire de médias, de transmission et re-transmission, de convocation, de temporalités, de mots, de silences. Delta Charlie Delta a été écrit à partir des tweets des journalistes assistant au procès de 2015 : 140 caractères pour rendre compte, des copies d’écran pour suivre le déroulé, entendre à travers 140 caractères les récits, les compte rendus, les enregistrements de dix ans auparavant. 

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Trajectoires est un spectacle de poésie instrumentale, une invitation au voyage conçue pour le tout jeune public : un voyage dans les instruments du monde (une quinzaine d’instruments y sont présentés), de l’Orient à l’occident, des percussions aux cloches et aux gongs, des cordes aux flûtes, de toutes origines, de tous matériaux, des plus modestes aux plus raffinés. Rythmes, vibrations, mélodies et bruissements composent un paysage sonore d’où surgit l’esprit du vivant, de la nature et des sentiments. Le spectacle est ainsi, pour les tout petits comme pour leurs parents, un éveil sensible, en même temps qu’une découverte passionnante du monde de la musique.

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Le but de Roberto Carlos de Michel Simonot (Quartett, 2013) évoque, sur un mode détourné et poétique, le drame récurrent des réfugiés migrants du Sud vers le Nord. Sur le plateau un comédien raconte, joue parfois, cherche les mots pour dire la fuite, la nuit, un camion, le désert, un interrogatoire, un tunnel traversé... et ces murs impossibles à franchir, comme autant de buts d'un match imaginaire. Seul en scène, il est environné de toutes les présences qu'il convoque, et que suggèrent aussi le son, la musique, la lumière. Il parle, s'arrête, s'interroge, reprend. Comment dire les choses ? De quel point de fragilité, intime et profondément politique, peut-on se sentir, acteur comme public, concerné ? C'est-à-dire, enfin, partager une humanité commune, et être prêt pour que cela change.

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Ce projet de petite forme théâtrale et lyrique vise à populariser et faire partager à la fois l'univers gothique fascinant de l'une des grandes figures du romantisme anglais (rarement roman sur la folie aura atteint un tel degré d'incandescence, 120 ans avant les récits d'Artaud), et l'opéra de Donizetti, dont on pourra entendre les plus célèbres airs. Le plus connu d'entre eux est en particulier la fameuse aria II dolce suono de la scène I de l'acte III où Lucia sombre dans une folie irréversible (ce qui lui permet un incroyable feu d'artifice de vocalises).

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C’est sous l’inspiration directe de sources orales irlandaises, mais aussi sous l’influence de Wagner et sa ré-écriture du mythe de Tristan et Yseult, que Yeats a trouvé cette fable de passion amoureuse et de quête de soi. Le héros Forgael, qui largue les amarres au sens propre comme au sens figuré, est une partie de chacun de nous, citadins moulés dans le carcan de nos vies modernes. Dépassant ses limites, il devient magicien des mots, amoureux enchanteur. Dans le texte comme dans le spectacle, la musique, la parole, la danse et le chant expriment le désir, la nostalgie, le manque perpétuel de l’autre. Dans nos chambres confortables, il suffit d’un lit qui devienne navire pour que le voyage commence.

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Bleu Horizon part d'une forêt du Languedoc, plantée en 1931 et dédiée à 560 écrivains morts à la guerre de 14. Le livre traverse la guerre, fait revivre des êtres dont il ne restait plus rien ou presque, quelques plaquettes, des photographies pâlies, des noms sur une liste, un souvenir aussi léger qu'une ombre, un reflet. Au carrefour du documentaire et de la fiction, il tire des fils dont on ne sait jamais s'ils sont tout à fait réels ou tout à fait inventés, passant d'une figure à l'autre, revenant sur ses pas, proposant des hypothèses : la narratrice s'interroge avec discrétion et émotion, parfois avec humour, sur sa place dans le travail de la mémoire, et sur la nature même de ce travail.

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Comment les deux chercheurs Diderot et d'Alembert, animés par la passion du savoir et le devoir de transmission, ont passé vingt-cinq années de leur vie à écrire ce qui deviendra le symbole du siècle des Lumières. Une femme d'aujourd'hui, guidée par un enfant aux pouvoirs étranges, et secondée par deux chanteurs-de-dictionnaire, mène l'enquête et ouvre pour nous le grand livre d'histoires de l'Encyclopédie.

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Un monologue poétique alternant fragments chantés et parlés, livrés comme une parole de soi révélant les facettes contradictoires de François Villon, poète-voleur, baladin rebelle hantant les tavernes et les maisons closes, fuyant sur les routes de France ou enferré au fond d'un cachot. Il est entrecoupé par le récit des mésaventures judiciaires du premier de nos "poètes maudits".

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Chef d'œuvre de l'orient arabo-musulman, le Kalila et Dimna est transmis dans un spectacle-livre, fantaisiste et musical, récit des récits, livre de sagesse des rois où, dans une langue raffinée et des dialogues dignes de notre Socrate, le spectateur français retrouvera, à n'en pas douter, des leçons éternelles et bien des personnages familiers de la fable. Histoires de trahison et d'amitié, de rivalité et d'alliances, paraboles politiques et morales conduisant toutes, par la rigueur et la malice des récits, à la nécessité de la tolérance et de la sagesse, ou la suprématie de l'intelligence sur la force.

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C'est le premier chapitre d'un roman de Virginia Woolf, Les Vagues, un roman de voix. Monologues intérieurs, voix d'enfants dans le jardin. Devant le public, un acteur parle, une peintre peint. L'espace est aussi sonore : tous deux sont enveloppés par des voix que l'on entend, par intervalles, partition de voix superposées, lointaines ou proches, chuchotées ou fortes. Le geste du pinceau vient se glisser dans les silences de la parole, lui répond, se superpose à elle. Et sur les blancs de la toile, lorsque le geste se suspend, les mots poursuivent leur propre dessein.

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Tous les soirs, livre en main, Louis et Elsa, compagnons de vie comme d'écriture, rejouent, à travers leurs œuvres croisées, leur jeu de masques, savant et vertigineux rituel d'amour et de désamour.

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